Amour

Festival photo MAP 2018.
Accrochage dans la grande halle de la Cartoucherie
à Toulouse.

L’amour commence à 18 ans dans une bibliothèque, par un concours de la plus belle fiche de lecture. Ils se lovent l’un dans l’autre, comme une évidence. Une plasticienne passionnée d’histoire et un historien passionné d’art. L’un passionné de l’autre et vice versa, ils jurent très jeunes que « oui, jusqu’à ce que la mort les sépare ». Ces extraits de carnets semblent montrer que non, l’amour dure toujours, même par-delà la mort de lui, à la fleur de l’âge, 33 ans.

« Si vous mourrez, il restera vos carnets », entendent-ils d’un proche ; Les textes à quatre mains, les photos l’un par l’autre, quelques doubles portraits, des photomatons, des bribes de dessins, de collages, deviennent la trace la plus inaliénable de leur amour. Ils ne sont pas seuls au monde à promener un bloc à spirale. Mais ce qui donne une aura particulière aux photos, dont les négatifs ont disparu, c’est qu’elles sont inéluctables, il n’y en aura jamais d’autres.

Pourtant longtemps après, sans mélancolie, elle reprend les ciseaux, puis le stylo. Les pages s’animent, elle lui écrit. Elle scanne tout, avec méthode. Au final, elle revient à son outil originel, le pinceau, par une intervention de plasticienne à même les agrandissements photo. Elle sacralise, se met à distance, expose son intime.