Les Cafés
Je me déplace avec une canne, qu’à cela ne tienne. J’acquiers un appareil photo compact expert, discret et maniable. Je me plante dans les cafés toulousains ou à leurs terrasses. Immergée dans l’ambiance, j’observe longuement, je déclenche.
Photographier en position assise induit des angles de vue et des cadrages. Je capte les mouvements, plutôt que les visages. Le format carré est exigeant dans les choix de composition. Ce traitement du noir et blanc nous ramène à l’ère du 6×6 argentique.
Soucieuse de conserver l’esprit « d’images à la sauvette », je ne demande qu’a posteriori aux figurants leur autorisation d’image, brisant les timidités, forçant la curiosité. C’est un projet conçu pour une exposition au bar le Cactus, lieu toulousain emblématique : je cherche la mise en abyme, l’effet miroir. Puis je suis sollicitée par la ville de Toulouse, pour les « Rencontres Ville et Handicap ». L’accrochage est à hauteur de spectateur assis : opère une autre résonance.