Les Cabanes
Tu sais qui les a plantées là, Poulette ?
crédit photo : Grégory de Biasi
Tu sais qui les a plantées là, Poulette ?
Pourquoi et comment qu’elles sont là ?
Carlingue, cagna, clapier, turne,
Planque, guitoune, geôle, bocal,
Isoloir, réclusoir, observatoire,
Fuste, latrine,
De chantier, du bout de la jetée, de jardin, de berger,
De cantonnier, d’affût, de résinier,
Pour môme, de môme,
Les piquées des vers,
Les tchanquées décanillées,
Les déglinguées de la charpente,
Archi-piteuses,
Archi-miteuses,
Archi-dépouillées,
D’elles je m’entiche.
Vingt balais qu’elles m’emballent.
Ça en fait un bail, des bourlingues et des kilomètres de pelloche.
C’est pas révélateur ?
Besef sont des arctiques !
Des pleines d’herbe, là-haut ç’en est gavé, et de la peufra.
Des rouges aussi. Alors sapée en polaire, j’ouvre l’œil et je dégaine.
Et toutes, que dalle, nibergue pour y becter, y pioncer.
Bon la tuile, mes cannes me portent plus trop.
Alors je me fade une charrette.
Je roule ma bosse avec le boîtier sur les guiboles.
T’inquiète Poulette,
Ça farte encore.
Suis pas au bout du rouleau.
Embringuée dans mon délire, t’as raison,
Je carbure grave au pittoresque,
Je me gamelle dans les photos jolies,
Style autocollants Panini.
Le rencard avec les Bescher, d’entrée me l’étais rêvé.
Je m’écrase devant Tabuchi.
En prendre de la graine.
Vitruve, Thoreau, Wittgenstein, Bachelard, Winnicott, Tiberghien, m’ont seringuée.
J’ai relu Defoe, Calvino, Tesson,
Et jacté avec Vatanen, Sawyer, Gretel.
Sans dec’, Poulette,
La question elle est vite répondue.
Tu captes que j’en ai dans la boîte ?
Suis pas la Bécassine de la photographie.